La recherche de perfection est un sentiment louable. Toutefois, cela peut faire dévier un projet professionnel et une belle carrière. Ce fut le cas pour Catherine qui avait consacré des mois à préparer un projet qu’elle entendait soumettre à une agence de publicité. En effet, bien qu’elle n’eût aucune idée des besoins de l’agence, elle dit vouloir perfectionner son projet avec une présentation à la hauteur des attentes de l’agence visée.
Répondre aux besoins sans perfectionnisme
Chaque détail du projet de Catherine était relevé d’explications et de justifications à l’appui. Rien ne semblait lui avoir échappé. Elle avait investi près d’un millier de dollars pour la réalisation d’une bande vidéo. Elle visait à mettre en valeur sa présentation. Le projet avait pris des proportions telles qu’il semblait être le résultat d’un mandat bien réel. En effet, tout ça l’était dans la tête de Catherine. Bien qu’elle ait reçu des félicitations pour la rigueur de son travail, l’agence déclina son projet. Tel qu’il était soumis, il serait peu commercialisable, car il ne répondait pas aux besoins de leur marché. Encore moins aux orientations de l’agence pour l’année en cours.
Développer son intelligence émotionnelle permet de rester conscient de soi et de développer une bonne maîtrise de soi.
Rendre ses projets réalistes et réalisables
Pour une personne à la recherche de perfection, la barre des exigences n’est jamais assez haute. Catherine vécut beaucoup de frustration lors de sa transition de carrière. Sa recherche de perfection n’avait pas été renforcée. Nul doute, elle apprit beaucoup de cette expérience. « Mon projet devait être si parfait qu’il en était rigide, inflexible. Je n’ai pas voulu le confronter à la réalité du milieu. J’étais persuadée qu’après avoir mis tant d’heures, mon projet plairait instantanément. J’ai voulu bien faire… » En effet, même si son projet n’avait pas été retenu, Catherine avait démontré à l’agence qu’elle pouvait très bien faire ce qu’elle avait à faire. Elle savait maintenant sur quoi mettre l’accent pour rendre réalistes et réalisables ses futurs projets.
Le perfectionnisme, c’est faire trop
La recherche de perfection peut être à l’origine d’un trait obsessif, se développer suite à une recherche insatisfaite de reconnaissance. Elle est souvent l’expression d’une faible estime de soi. En fait, peu importe la cause ou l’origine de ce « faire trop », l’important est de rendre conscients les comportements qui limitent votre capacité de réaliser des projets qui vous tiennent à coeur. En replaçant les choses dans leur contexte et en apprenant à vous fixer des objectifs réalistes, réalisables et fondés sur des échéanciers qui respectent vos délais et ceux d’autrui, vous pourriez apprendre à rester dans les limites du « suffisant ».
Consigne pour votre prochaine entrevue
Le qualificatif perfectionniste figure-t-il au top trois des forces que vous comptez mettre en valeur lors de votre prochaine entrevue? SVP remettez-la immédiatement en question, car elle est synonyme à la fois de danger et de réponse préfabriquée. En effet, à moins que cette qualité soit mentionnée au profil des compétences recherchées par l’employeur (ce qui m’étonnerait), il vaudrait probablement mieux revisiter vos forces. Vous en avez tant d’autres! Ces trousses d’outils de coaching peuvent vous guider en ce sens: le Projet professionnel et la Rencontre client.
Les jeunes face à un premier choix de carrière
Les jeunes veulent choisir le métier parfait, l’environnement de travail parfait, l’équipe parfaite, avoir le boss parfait. Ils veulent prévenir toute erreur possible et ont parfois des critères et des attentes très élevés face à leur avenir. Ils ont inévitablement très peur de se tromper et de l’avenir. Voilà pourquoi ils recherchent si intensément un monde qui soit tout simplement parfait. Chemin faisant, ils souhaitent éviter à tout prix de déplaire à leurs parents. Il n’est pas rare de constater combien l’indécision devient chronique face à un premier choix de carrière. Sans parler du taux d’anxiété associé à l’indécision.
Message aux parents d’adolescents
Si vous êtes parents d’adolescents, de grâce aidez-les à se définir des objectifs réalistes, réalisables et atteignables. À 16 ans, en 5e secondaire, il sera toujours trop tôt de fixer, hors de tout doute, un choix en médecine, lorsqu’on sait que l’objectif ne pourra être atteint avant au moins 10 années de formation. Aucune entreprise ne se fixerait un objectif comportant un si long échéancier, jalonné de multiples imprévus de parcours. Imaginez-vous vous fixer un objectif personnel de perte de poids atteignable seulement dans 10 ans ? Aidez-les à se fixer des objectifs d’étape et à réduire leurs critères là où ça compte. Ils seront plus heureux au quotidien. Et vous aussi.
Références
- André, Christophe (2006). Imparfaits, libres et heureux : pratiques de l’estime de soi. Paris : Odile Jacob.
- Young, J.E., et J.S. Klosko (1995). Je réinvente ma vie, Montréal : Les éditions de l’Homme.
- Burns, D. (1992). Être bien dans sa peau, Saint-Lambert, Éditions Héritage.
- Ramirez Basco, Monica (2009). Ces gens qui sont perfectionnistes, peuvent-ils être heureux? Montréal : Les éditions de l’Homme.