Sens du travail
Dans plusieurs langues, les mots rendus pour travail font référence à la peine, à la douleur, voire à l’esclavage. Par exemple, le mot français travail est issu du latin «tripalium» qui désignait un instrument de torture à trois pieux auquel on attachait un condamné. Jusqu’au XVIe siècle, le mot travail a souvent été associé à «peine» ou «fatigue». Comme en témoignent encore certaines expressions, cette peine peut être physique ou psychologique. On comprend pourquoi on appelle les douleurs de l’accouchement «le travail» et que quand quelque chose nous tracasse, on dit que cela nous travaille.
Le terme «emploi» évoque, lui aussi, une certaine contrainte. Il est issu du latin «implicare» qui signifie s’impliquer ou s’engager dans quelque chose. Il désigne un travail rémunéré dans une fonction donnée au service de quelqu’un ou d’une institution. L’employé est obligé d’échanger sa main d’oeuvre contre un salaire.
Encore aux XVIIe et XVIIIe siècles, on reprochait au travail de priver l’individu de la liberté et du temps nécessaire pour se consacrer aux œuvres de l’esprit, à la connaissance et à la contemplation. Dès le XIXe siècle, par contre, avec la montée du commerce et de l’industrie, le travail commence à prendre un tout autre sens.
Les mots «travail» et «travailler», désignent aujourd’hui un effort fourni dans le but de réaliser quelque chose ou en vue d’une rétribution. Cela inclut le volontariat. Notre sens du travail a évolué au point d’avoir un impact sur notre statut social. Et aussi, sur le regard que les autres portent sur nous et sur celui que nous portons sur nous-mêmes.
Travail, vie personnelle et professionnelle
Dans la société actuelle, l’identité personnelle est très souvent associée à l’activité professionnelle. En fait, en plus d’avoir une fonction de production, le travail revêt aussi une fonction de valorisation et d’intégration sociale. Travailler, c’est se construire une place dans la société. C’est prouver qu’on mérite cette place. Le travail devient aussi synonyme de liberté, car le travailleur peut disposer comme il veut de l’argent qu’il a gagné. Il affirme ainsi sa place dans la société de consommation qu’est la nôtre. Et pour assurer la pérennité de cette stature sociale, l’emploi devient un gage de sécurité et de stabilité plutôt qu’une contrainte.
Toutefois, le travail, comme le sens du travail n’est pas le même pour tous. Pour certains, il est encore synonyme de détresse. Si vous considérez votre travail plus comme un labeur pénible qu’un signe d’accomplissement et de liberté, il est peut-être temps de vous arrêter pour réfléchir à vos choix de carrière.