Dans son livre Vivre sans peur: Cheminer avec sérénité, Thich Nhat Hanh nous guide avec simplicité vers une possible connexion à l’instant présent. Difficile de se faire une idée claire du concept de l’instant présent lorsque tout va bien et que nous vivons en mode « business as usual ».
Jusqu’à tout récemment, on pouvait s’adonner au yoga par tendance ou pour se donner bonne conscience. Parfois, sans doute, pour le bénéfice. Bien sûr, nous avons aussi tenté de pratiquer ça et là une forme ou une autre de pleine consciente ou de méditation. Motivés à investir dans le lâcher prise, nous avons promis de nous y attarder un jour, en l’inscrivant sur notre to-do-list parmi les choses importantes mais pas urgentes.
Hier, dans ce temps-là… où on n’avait pas le temps
Orientation multi-tâches. Gestion efficace de l’agenda. Du temps pour soi? pas le temps! Conciliation travail-famille. Atteindre tous les objectifs. Performance à tout prix. Gestion familiale… Communication de couple? Prendre le temps avec les enfants: demain! Hier, c’est dans la tête que nous vivions nos vies. C’est vers le futur que nos regards étaient vissés. Le corps nous servait avant tout… à courir.
Aujourd’hui, cap sur l’instant présent
Confiné chez soi, quoi de plus pertinent que de placer en top priorité ce qui était au bas de la liste hier. Du temps de lecture. Se reconnecter en famille avec des jeux de société (en micro-société). Du repos sans culpabiliser. Réfléchir ou faire le bilan de sa carrière. Pourquoi pas écrire sa biographie ou réécrire sa vie? Bien sûr, si on revient à notre liste, on aura du temps pour la fameuse pratique de l’instant présent.
Les chats sont parmi ces petites bêtes magiques qui reflètent bien l’art de l’instant présent. Regardez-le attentivement, puis faites comme si vous deveniez ce chat. Et hop, vous voilà atterri dans l’univers du chat, dans le pur instant présent. Sachez rire de vous, si vous vous surprenez à ronronner!
Souffle et peur
Très simplement, Thich Nhat Hanh, ce maître zen parmi les plus connus et respectés au monde, nous rend facilement compétent à habiter l’instant présent. Et c’est vraiment tout ce dont on a besoin pour vivre sans peur et cultiver la paix. La peur nous pousse à nous perdre, car notre esprit se balade un peu partout à une vitesse affolante. C’est comme si vous étiez passager dans une calèche tirée par deux chevaux en furie, sans cocher pour les contrôler.
La peur est une fonction générée par l’amygdale, une structure cérébrale essentielle au décodage des émotions. L’amygdale module nos réactions à des événements qui peuvent affecter notre survie. Sans maîtrise de nos émotions et des comportements erratiques possibles, notre personnalité peut rapidement se transformer en : Je ne me reconnais plus… La respiration devient alors superficielle, thoracique. La capacité respiratoire s’amoindrie. Avec de l’oxygène en moins, tous nos organes sont moins irrigués. Notre vie devient entropie.
Reconnecter à soi par la respiration consciente
La seule chose qui puisse nous ramener à nous-même, c’est un contact immédiat à notre corps. Plus spécifiquement, à notre respiration. Le souffle, c’est la vie. Il nous est donné à travers le premier cri à notre naissance. Il nous sera retiré à notre souffle dernier. En toute compassion envers ceux et celles dont le souffle est durement affecté et en toute gratitude envers la vie, pour le souffle qui nous est donné en chaque instant, voici une pratique de l’instant présent, adaptée d’exercices du livre mentionné plus haut.
Prenez un moment pour apprécier la pratique simple de la respiration consciente: J’inspire, je sais que j’inspire; j’expire, je sais que j’expire. Si vous faites cela avec concentration, vous serez capable d’être vraiment présent. En pratiquant la respiration consciente, corps et esprit commencent à se réunifier. En dix à vingt secondes vous accomplirez ce miracle: reconnecter corps et esprit dans le moment présent. Vous découvrirez aussi que dans cet instant magique, vous n’avez eu peur de rien. Au contraire, vous aurez eu droit à un instant de paix.
Posologie: répétez autant de fois que possible. Par exemple, en coupant les carottes : J’inspire, je sais que j’inspire en coupant cette carotte; j’expire, je sais que j’expire en coupant cette carotte. En vous éveillant le matin avec gratitude : J’inspire, je sais que j’inspire et j’en remercie la vie; j’expire, je sais que j’expire et j’en remercie la vie. Adoptez ceci à une variété de moments, vous aurez une vie remplie d’éternité.
Deux livres pour cultiver la présence à soi
La joie malgré tout renferme différentes thématiques visant à cultiver la joie de s’aimer et apprendre à miser sur le meilleur de soi. Écrit avec sensibilité, intimité et bienveillance, cet ouvrage vous permettra d’interroger certains aspects de votre vie afin d’en déployer l’essentiel.
Le roman intimiste Désorientés et heureux vous fera découvrir comment deux êtres se servent de leurs défis de vie pour se recréer et enfin découvrir de nouveaux projets porteurs de sens.